Démence : les yeux se ferment à quel stade ?

L’endormissement prolongé, souvent observé chez les personnes atteintes de démence avancée, ne survient pas de façon uniforme d’un patient à l’autre. Certaines formes de la maladie, comme les variantes frontotemporales, présentent des évolutions différentes de la phase terminale. Chez d’autres, la période de retrait et de sommeil quasi-constant peut s’étendre sur plusieurs jours ou ne durer que quelques heures.

Les observations cliniques montrent que cette fermeture progressive des yeux s’accompagne généralement d’une perte d’appétit, d’une diminution de la communication et d’une faiblesse physique marquée. Ces signes témoignent d’un stade avancé, souvent associé à la phase finale de la maladie.

A lire aussi : Les mesures incontournables pour se protéger des maladies infectieuses les plus répandues

Les différentes formes de démence : mieux comprendre pour mieux accompagner

Réduire la démence à la maladie d’Alzheimer serait une erreur : derrière ce terme se cachent des réalités bien distinctes. Le spectre est large, chaque forme dessinant sa propre trajectoire. Alzheimer, la plus répandue, se manifeste par un effritement lent des facultés intellectuelles. Peu à peu, la mémoire lâche prise, le langage s’effiloche, la désorientation s’installe. On assiste d’abord à de simples oublis, des difficultés pour gérer le quotidien, premiers signaux d’un trouble cognitif léger.

D’autres visages de la démence imposent leur tempo. La forme fronto-temporale bouleverse les comportements : la retenue s’évapore, l’initiative s’éteint. Avec la démence à corps de Lewy, la pensée se brouille par intermittence, le réel se trouble de visions, les mouvements se figent. Et la démence vasculaire, elle, s’invite souvent après un accident cérébral, par à-coups, sapant l’attention et la logique.

A découvrir également : TEI : Comment reconnaître les symptômes ? Astuces et conseils pratiques

Voici quelques symptômes fréquemment rencontrés dans ces pathologies :

  • Apraxie : gestes mal coordonnés, maladresse pour les actes quotidiens, trahissant une atteinte motrice cérébrale.
  • Agnosie : incapacité à reconnaître ce que l’on voit, entend ou touche, alors que les organes sensoriels fonctionnent encore.
  • Aphasie : le langage s’efface pas à pas, la compréhension, la lecture et l’écriture deviennent laborieuses.

L’évolution des symptômes varie selon la forme de démence, mais toutes conduisent à une perte progressive d’autonomie. Savoir reconnaître chaque spécificité, c’est mieux anticiper les besoins, affiner les soins et mobiliser les expertises nécessaires pour accompagner les patients et leurs proches à chaque étape.

Quels sont les signes annonciateurs de la fin de vie dans la maladie d’Alzheimer ?

Dans les derniers temps de la maladie d’Alzheimer, le déclin s’accélère brutalement. La personne perd ses repères, s’enfonce dans une dépendance totale. S’alimenter, se déplacer, échanger un mot : tout devient inaccessible. L’aide d’un proche ou d’un soignant devient indispensable, jour et nuit.

Les troubles de la déglutition s’invitent à leur tour, rendant chaque repas risqué. Le danger d’étouffement ou d’infection pulmonaire grandit, la perte de poids s’emballe, la dénutrition s’installe. Les muscles s’affaiblissent, la station debout n’est plus possible, l’alitement s’impose, et avec lui, la menace des escarres.

La vigilance oscille, puis s’efface. Les yeux se ferment de plus en plus longtemps, signe d’une fatigue intense du système nerveux. Lorsque la fermeture des paupières devient permanente, c’est que la connexion avec le monde extérieur s’étiole. Certains troubles comme la sécheresse oculaire ou la lagophtalmie nocturne, où les yeux ne se ferment pas complètement la nuit, peuvent précéder cet effacement total, témoignant de l’atteinte neurologique sévère.

Les signes qui marquent cette étape terminale sont clairs :

  • Perte de contact avec l’entourage
  • Alitement permanent
  • Troubles de la déglutition
  • Fermeture prolongée des yeux

L’éveil se raréfie, la vigilance s’éteint. Cette période, souvent accompagnée d’une prise en charge palliative, signe l’approche de la fin, où chaque geste vise à préserver la dignité et le confort du patient.

Quand et pourquoi les yeux se ferment-ils au cours de la démence ?

La fermeture durable des yeux n’arrive pas par hasard. Quand la démence, qu’il s’agisse d’Alzheimer ou d’une forme à corps de Lewy, atteint ses derniers stades, plusieurs mécanismes s’enclenchent. Le cerveau, miné par la maladie, n’assure plus la veille ni le maintien du tonus musculaire, même pour ouvrir les paupières.

Ce processus s’installe lentement : d’abord, le patient somnole, puis les périodes d’éveil se font de plus en plus rares. À la fin, même un contact ou un bruit familier ne suffit plus à ouvrir les yeux. D’autres signes s’y ajoutent, comme l’impossibilité d’avaler ou la perte de toute mobilité.

Certains troubles oculaires, telle la sécheresse ou la lagophtalmie nocturne (fermeture incomplète la nuit), peuvent annoncer cette étape finale. Ces phénomènes reflètent la désorganisation des circuits nerveux chargés de garder les yeux ouverts. La rétine, elle aussi fragilisée par les dépôts de protéines comme la bêta-amyloïde, ouvre d’ailleurs de nouvelles pistes pour le diagnostic, mais la fermeture des paupières reste un indice d’une évolution très avancée.

Ce tableau n’est pas l’apanage d’Alzheimer. Il se retrouve aussi dans la démence vasculaire, la fronto-temporale, ou encore la maladie de Parkinson quand elle s’accompagne de troubles cognitifs. Ce basculement traduit un retrait profond, une forme de déconnexion du monde environnant.

yeux fermés

Accompagner un proche : conseils pratiques et soutien au quotidien

Vivre aux côtés d’une personne atteinte de démence, Alzheimer ou non, mobilise l’énergie de toute une famille. Les soignants, qu’ils soient neurologues, ophtalmologues, orthophonistes ou ergothérapeutes, sont des alliés de première ligne. Ils coordonnent les soins, adaptent les interventions, épaulent les aidants sur la durée.

Face à la fermeture des yeux, la priorité reste le confort. Humidifier régulièrement les paupières, prévenir irritations et sécheresse, surveiller toute rougeur ou infection : ces gestes simples font la différence. Les équipes de soins palliatifs veillent à anticiper les besoins et à accompagner chaque étape, tout en soutenant les familles dans l’épreuve.

Voici quelques repères concrets pour aider au quotidien :

  • Favoriser les échanges non verbaux : la chaleur d’une main, une voix douce, une mélodie familière peuvent encore être perçues.
  • Solliciter l’avis de l’ophtalmologue si les yeux rougissent ou coulent.
  • Maintenir le dialogue avec les équipes d’EHPAD Alzheimer, PASA, UHR, UVP pour adapter l’accompagnement.

Le soutien psychologique, souvent négligé, mérite d’être sollicité. Les groupes d’aidants, les temps de parole, offrent un espace précieux pour partager ses doutes, exprimer ses émotions. Les progrès du diagnostic, imagerie rétinienne, OCT, immunofluorescence, changent la donne, mais rien ne remplace l’attention portée chaque jour, la patience, l’écoute et la solidarité familiale. Dans ce combat, la présence humaine reste la plus grande force face à la démence.