Différence RPPS et Adeli : tout savoir sur ces identifiants de professionnels de santé

Un médecin diplômé en 2024 ne reçoit plus d’identifiant ADELI, mais un numéro RPPS dès son inscription à l’Ordre. Dans certains départements, des infirmiers continuent pourtant d’utiliser ADELI pour déclarer leur activité, alors que d’autres passent au RPPS selon leur date d’enregistrement. Les établissements de santé, quant à eux, ne sont identifiés ni par RPPS ni par ADELI mais par un code FINESS, indispensable pour toute démarche administrative ou de facturation. En France, un professionnel de santé peut donc disposer de plusieurs identifiants selon sa profession, sa situation géographique et son lieu d’exercice.

Pourquoi plusieurs identifiants pour les professionnels de santé ?

En France, le système d’identification des professionnels de santé ne s’est pas fait en un claquement de doigts. Il s’est bâti petit à petit, au fil des nécessités pratiques et des bouleversements administratifs. Il existe plusieurs identifiants : numéro ADELI, numéro RPPS, numéro AM, FINESS. Chacun a émergé pour répondre à des impératifs distincts, en lien avec l’évolution du secteur de la santé et l’accélération de la dématérialisation des démarches.

Le numéro ADELI, délivré par les agences régionales de santé (ARS), était autrefois généralisé. Sa portée restait cependant très locale : tout professionnel qui changeait de département devait effectuer de nouvelles démarches et obtenir un nouvel identifiant. Résultat, des dossiers qui s’accumulent, des tracasseries à la pelle, et surtout aucune vision d’ensemble au niveau national.

Le passage au numéro RPPS a radicalement changé le quotidien. Mis en place sous la houlette de l’Agence du Numérique en Santé, ce numéro unique suit le professionnel sur tout le territoire, tout au long de sa carrière. Depuis 2021, la bascule du système ADELI vers ce nouveau répertoire a débuté, notamment pour les infirmiers.

Pour compléter le tableau, d’autres identifiants existent. La facturation auprès de l’Assurance maladie s’appuie sur le numéro AM, géré par la CPAM. Les établissements, eux, dépendent d’un identifiant entièrement différent : le code FINESS. Cette diversité provient de la nécessaire adaptation des outils de gestion à la pluralité des missions et statuts rencontrés dans le vaste secteur de la santé.

RPPS, Adeli, AM, FINESS : comprendre leurs spécificités et usages

Il vaut mieux clarifier qui fait quoi : chaque identifiant a son rôle, ses textes, ses usages. Leur coexistence n’est pas le fruit du hasard mais le reflet d’une organisation complexe. Voici de quoi distinguer leurs particularités :

Numéro RPPS: délivré par l’Agence du Numérique en Santé. Stable, national, il ne change pas au fil des mutations ou de l’évolution de carrière et s’inscrit sur la carte CPS. Il permet l’accès sécurisé aux outils numériques, de certaines plateformes de santé jusqu’aux signatures électroniques. Un professionnel conserve ce numéro tout au long de ses fonctions, peu importe la région.

Numéro ADELI: hérité d’une approche départementale, il obligeait les professionnels à de multiples formalités en cas de mobilité. Progressivement, il est remplacé par le RPPS, même si, dans certains cas, il reste encore utilisé.

Numéro AM: attaché aux relations avec l’Assurance Maladie ; il facilite la facturation, la gestion administrative et l’échange de flux financiers.

Numéro FINESS: exclusivement réservé aux établissements de santé et médicaux-sociaux, ce code permet de rattacher chaque structure à une identité nationale et d’en faciliter la régulation.

Identifiant Attribution Usage principal
RPPS ANS Identification, carte CPS, authentification
ADELI ARS Identification locale (en cours de suppression)
AM CPAM Facturation à l’Assurance Maladie
FINESS Ministère de la Santé Identification des établissements

Comment savoir de quel identifiant vous dépendez ?

Selon la filière et le parcours, les règles diffèrent. Tout dépend du métier, du mode d’exercice, mais aussi de la date de première inscription. Chez les infirmiers par exemple, dès l’inscription à l’Ordre national des infirmiers, un numéro RPPS est attribué : il figure sur la carte de professionnel de santé (CPS) et dans l’annuaire mis à jour par l’Agence du Numérique en Santé. Pour connaître ce numéro, regarder sa carte ou consulter sa fiche en ligne suffit.

Correspondances selon la profession

Il existe plusieurs cas de figure, qui dépendent du déroulé de carrière de chacun :

  • Les infirmiers inscrits à l’Ordre obtiennent un numéro RPPS unique, qui reste toujours le même, même si l’on change de service ou de région.
  • Les professions non encore concernées par le RPPS continuent d’utiliser l’ancien numéro ADELI dans l’attente d’un passage généralisé.

La carte CPS, support physique ou numérique, mentionne systématiquement ce numéro et son renouvellement se fait tous les trois ans. Sa déclinaison digitale, l’e-CPS, se généralise peu à peu auprès des jeunes professionnels et de ceux qui privilégient les solutions modernes. Les informations relatives aux identifiants sont consultables sur l’annuaire dédié, géré par l’ANS.

Sans passage par l’Ordre, impossible pour un infirmier de recevoir un numéro RPPS : sans lui, pas d’exercice légal, sans la moindre dérogation possible. Ce point ne souffre aucune exception.

Assistante santé aidant à un guichet avec documents et ordinateur

Les démarches pour obtenir ou retrouver son numéro

Attribué automatiquement à l’inscription à l’Ordre ou à l’organisme compétent, le numéro RPPS, comme l’ADELI, occupe une place centrale dans la vie du professionnel de santé. Toutes les données sont centralisées par l’Agence du Numérique en Santé, qui alimente le répertoire officiel en continu.

Voici comment accéder à son identifiant et le garder sous la main :

  • La carte de professionnel de santé (CPS), valable trois ans, affiche clairement le numéro RPPS.
  • L’e-CPS, version numérique, ouvre l’accès sécurisé à différentes plateformes, comme Pro Santé Connect, MSSanté, ou le dossier médical partagé.

L’utilisation du numéro RPPS s’impose comme la clé pour la plupart des démarches numériques et administratives : portails de gestion, dossiers médicaux, coordination interprofessionnelle… Ceux qui sont déjà en poste peuvent vérifier leur identifiant sur leur carte ou via l’annuaire dédié, tandis que toute première obtention intervient dès la validation de l’inscription à l’Ordre. Cette organisation met fin à la multiplication des numéros, simplifie le quotidien et renforce la sécurité des accès, facilitant la vie de toute une profession.

Chacun de ces identifiants témoigne d’une étape dans la modernisation du secteur de la santé. Demain, la logique des multiples numéros s’effacera au profit d’un repère unique et fiable. Pour les soignants, la liberté de se consacrer pleinement à leur métier se gagnera aussi à travers des démarches enfin plus fluides et moins chronophages.