Le nom traditionnel de la femme du pharmacien dévoilé

Un terme vieux comme le monde, mais que peu de gens connaissent encore : le nom traditionnel de la femme du pharmacien. Derrière le comptoir, il y a celui qui maîtrise les molécules, conseille les clients et gère les stocks, mais à ses côtés, quelle appellation la langue française réserve-t-elle à son épouse ?

Quel est le rôle de la pharmacienne ?

La langue française aime les subtilités. Impossible de passer à côté : elle réserve des usages parfois surprenants à certains mots. Dès les premiers cours à l’UFR des sciences pharmaceutiques, on découvre que le mot « pharmacienne » n’a pas toujours désigné la professionnelle en blouse blanche. Traditionnellement, ce terme s’employait pour parler de l’épouse du pharmacien, sans aucun rapport avec son métier. Que la femme du pharmacien soit ingénieure, professeur ou artiste, le voisinage la surnommait spontanément « la pharmacienne ». On aurait donc dit : « Le pharmacien et la pharmacienne sont partis en voyage », là où « le pharmacien et son épouse » paraîtrait presque fade.

En revanche, aucune formule ancienne ne vient qualifier le mari d’une femme pharmacienne. La tradition s’arrête là, preuve de l’asymétrie tenace dans les usages sociaux et linguistiques.

Le terme « pharmacienne » garde cette charge familière, presque affectueuse, pour désigner l’épouse du pharmacien, même si elle n’a jamais manipulé la moindre ordonnance. Dans bien des villages, demandez au comptoir qui est la pharmacienne : on vous montrera aussitôt l’épouse du patron, peu importe sa profession. L’usage persiste, bien que les temps changent.

Mais comment nommer une femme qui travaille en pharmacie ? Là, la nuance s’impose.

Nuance entre pharmacien et pharmacienne

Si l’on se fie à la tradition, la pharmacienne, c’est la conjointe du pharmacien. Pourtant, le mot a glissé sur la pente de l’égalité des genres. Aujourd’hui, il sert aussi à désigner la femme diplômée en pharmacie, installée derrière le comptoir ou en laboratoire. Pour le dictionnaire, un pharmacien ou une pharmacienne, c’est avant tout une personne ayant obtenu le doctorat de pharmacie. La féminisation du titre s’est imposée avec évidence dans la profession.

Reste que certains puristes considèrent toujours « pharmacienne » comme un terme réservé à l’épouse du pharmacien, employant plutôt « pharmacien hospitalier » ou « docteur en pharmacie » pour parler d’une femme qui exerce réellement ce métier. L’ambiguïté demeure, entretenue par l’histoire, les habitudes et parfois un soupçon de nostalgie.

Le français, on le sait, raffole des détours. L’usage courant a fini par aplanir la distinction. Dans la pratique, on appelle « pharmacienne » aussi bien la professionnelle diplômée que la femme du pharmacien. L’évolution du mot a ainsi brouillé les pistes : la fonction initiale, désigner l’épouse, s’est diluée dans celle du métier. Les deux sens cohabitent, sans vraiment se disputer la place.

Après tout, il y a peut-être d’autres priorités pour la pharmacie du coin : pourquoi ne pas penser à améliorer le chauffage de l’officine, histoire d’offrir un peu plus de confort à la clientèle, surtout quand la météo se montre capricieuse ?

Que l’on soit pharmacienne par alliance ou par diplôme, une chose ne change pas : derrière chaque comptoir, il y a des histoires, des usages et des mots qui n’attendent qu’à être réinventés.